« FUNAN » : UN « DESSIN » ANIMÉ SUR LES KHMERS ROUGES !
La survie et le combat d’une jeune mère, pour retrouver son fils arraché par le régime de Pol Pot.
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 Le thème d’un film d’animation est rarement inspiré d’un conflit.
Avec « Funan », du nom d’un royaume cambodgien du 1er siècle, c’est même la première fois que ce genre cinématographique s’intéresse à la période des Khmers rouges. Pas vraiment pour les enfants et rien à voir avec les cartoons des Majors américaines,  » Funan » exprime le combat d’une famille cambodgienne au milieu des années 70, dont la vie va être totalement bouleversée suite à la violente  révolution de communistes radicacaux. Déplacements et travaux forcés pour les citadins « capitalistes » dont la vie fût dès lors rendue Infernale.
« Notre fils, il s »est égaré, j’ai dit …avancez ! » 
Comment retrouver son fils de 4 ans, perdu dans un cortège de déportés, arrachés aux siens par le régime et « les petits hommes noirs »?
Denis Lo aborde cette épouvantable guerre civile sous l’angle de la fiction, largement inspirée des souvenirs de sa mère.
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                  Beauté graphique 
Cette animation comporte plusieurs visages. Touchante lors des 1ères images du film symbolisant
la joie, l’amour et les moments heureux en famille.
Puis l’horreur avec un récit devenu cruel et inhumain. Chez les survivants, c’est chacun pour soi !
Quitte à trahir ses idéaux et même ses proches !
Espoir enfin……. »Funan » illustre la beauté de la nature  avec ses cocotiers stylisés, ses rizières quadrïllées, ses nuits habitées…
Le film est porté par une beauté graphique : poésie des couleurs, clarté du trait, travelling et panoramiques majestueux. Joue avec les détails, le noir et le blanc sont nuancés par des artifices : coupes de cheveux, grains de beauté, taches de rousseur tranchent avec la linéarité des paysages.
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On reconnait le savoir-faire graphique de Denis Lo, ancien élève de l’école des Gobelins ! Délicat et d’une poésie insoupçonnée, notamment grâce à la magie des  instincts maternels…
Les voix  de Bérénice Béjo  et de Louis Garrel ajoutent une dimension orale supplémentaire au film.
Moins manichéen que Disney,  plus accessible que Kurosawa, « Funan » est un très beau « Dessin » animé en forme de conte initiatique et politique.