« J’AI PERDU MON CORPS » : UN DESSIN ANIMÉ D’EXCEPTION !
Jérémy Clapin et Guillaume Laurant  ont inventé un langage corporel pour une main sectionnée.
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Le bouquin « Happy Hand » de Guillaume Laurant a inspiré Jérémy Caplin pour son premier long métrage. Ils l’ont  adapté… à « quatre mains » pour réaliser « J’ai perdu mon corps », un formidable film d’animation romantique et plein d’humanité.
Et dans le mot animation, transpire « l’âme », celle qui insuffle ce film, construit autour d’une main mutilée, sans visage, se déplaçant, regardant, pensant et se souvenant.
De drôles de tribulations pour une menotte qui veut se reconnecter à son corps. Elle s’échappe d’un frigo, part en guerre, au ras du sol, contre les pigeons, les rats, les chiens, les escaliers et les éboueurs avec ses cinq doigts en guise d’armée.
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Elle a été  tranchée par une scie fatale lors de l’apprentissage de son propriétaire Naoufel chez un menuisier, oncle de la jeune Gabrielle , dont il tombe amoureux.
Un savant et fluide montage va superposer le personnage central du film, Naoufel ( voix de Hakim Faris) et sa main qui, même orpheline, reste liée à son corps propriétaire et le fait souffrir comme si elle avait toujours ses nerfs et sa chair.
Les fils de l’histoire vont se dénouer et Naoufel, sa pogne et Gabrielle se retrouveront dans un final inattendu.
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             Visages morcelés 
« J’ai perdu mon corps » mélange le dessin…à la main et la 3D. Les personnages et les décors ont été modélisés en 3D puis animés. Ensuite le tout a été relooké par des artistes, des décorateurs et des animations 2D.
Une leçon de maîtrise plastique !
On a enregistré les voix des acteurs tout en les filmant au ras du sol avec  cadrages, toujours à la hauteur d’une main ! Les visages sont morcelés pour suggérer qu’ils n’ont pas le même regard sur le monde extérieur.
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Les souvenirs sont évidemment tactiles avec flash-back en noir et blanc. La musique électronique de Dan Levy, très travaillée, nous a semblé parfois un peu envahissante mais exalte la dimension romantique du récit.
« J’ai perdu mon corps » est une odyssée épique, épurée mais bouleversante et fascinante.
Ce dessin animé d’exception, a déjà été primé à Cannes et à Annecy.
Et le prochain César du meilleur film d’animation est à portée …de main !
 

 

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