Les peintres WARLI sont de retour à Lyon !

A l’initiative de l’association DUPPATA, présidée par Christian Journet, les peintres Warli reviennent à Lyon.

Les Warli sont issus de l’une des 700 tribus indiennes.

L’exposition des œuvres Warli, mais aussi d’autres tribus indiennes, se déroule jusu’au 30 mai 2017 au sein de la superbe Galerie de la Tour (16 rue du Bœuf Vieux-Lyon 5e) chaque jour de 10h30 à 19h00.

L’entrée est gratuite et le prix modeste des œuvres débute à 50€.

Trois peintres Warli seront présents chaque jour à la Galerie pour peindre et expliquer (avec un interprète) la symbolique très forte de leurs œuvres.

Lors de leur venue à Lyon en 2016, les peintres  ont réalisé des tableaux représentant Lyon et uelqques uns de ses principaux monuments.

Six de ces tableaux sont vendus aux enchères via le site de Druppata jusqu’au 27 mai 2017 à 19h00:

Le site de ventes aux enchères – CLIC !

Trois des six œuvres vendues aux enchères (les prix ont été actualisé à la date du 15 mai (9h00):

Duppata enchères

Michel Godet

Peintures Warli

L’association DUPPATA nous décrypte ces peintures Warli, dans lesquelles entrent toujours la bouse de vache comme pigment principal. Une technique que l’on retrouve depuis la nuit des temps avec des peintures réalisées sur les murs de leurs maisons.

Les Warli sont un peuple indigène de l’ouest de l’Inde. Ils vivent dans des villages de cases de couleur ocre rouge. Les murs de bambous sont recouverts de boue séchée et de bouse de vache et les toits de feuilles ou de paille. Les Warli peignent sur leurs murs. L’acte de peindre est une cérémonie rituelle et a plus d’importance que le résultat obtenu.

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Les peintures sont construites autour d’un vocabulaire graphique simple : le rond, le triangle et le carré. Le rond et le triangle sont nés de l’observation de la nature. Le rond de l’observation de la lune et du soleil et le triangle de celles de la montagne ou des arbres aux cimes pointées vers le ciel. Seul le carré ne semble pas né de l’observation de la nature et apparaît alors comme une création de l’homme afin de délimiter l’enclos sacré, la parcelle de terrain. Aussi, le motif central de chaque peinture rituelle est souvent celui du carré, le « cauk« , au centre duquel l’on trouve « Palaghata« , la déesse mère, symbole de fécondité et de fertilité.

Il est important de noter que les divinités masculines sont rares chez les Warli et qu’elles s’apparentent, le plus souvent, à des esprits ayant pris forme humaine. Autour du motif central de ces peintures rituelles, viennent principalement des scènes de chasses, de pêches et de cultures, de fêtes et de danses, des figures représentant arbres et animaux.

La danse du « tarpa » y est souvent représentée. Le « tarpa » est un instrument de musique en forme de trompette et il est fréquent de voir la figuration d’un joueur de « tarpa » entouré d’un batteur et de danseurs.

Les corps des êtres humains, comme ceux de nombreux animaux, sont représentés à l’aide de deux triangles inversés qui se rejoignent en leurs pointes respectives, le triangle supérieur figure le torse, le triangle inférieur évoque le bassin.

L’équilibre précaire de ces triangles symbolise l’équilibre de l’univers, du couple. Cet équilibre a aussi l’aspect pratique et ludique de pouvoir aisément animer les corps. Équilibre sans lequel, rythme et vie seraient absents de leur art.

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NB Wikipedia:

Leurs peintures murales s’apparentent à celles faites 5000 à 10000 av. J.-C.. dans les grottes de Bhimbetka, dans le Madhya Pradesh.

Jusqu’à la fin des années 1960, l’art pictural de cette tribu était le fait exclusif des femmes. Cet art rituel ancestral a subi un changement radical au cours des années 1970 : Un homme, Jivya Soma Mashé, se mit à peindre, non pas à la seule occasion des rituels, mais quotidiennement. Son talent fut très vite remarqué au niveau national, recevant directement de la main des plus haut responsables politiques de l’Inde, dont Madame Indira Gandhi, les plus importantes récompenses artistiques indiennes, puis participant à des expositions remarquées au niveau international.

Cette reconnaissance sans précédent entraîna dans son sillage nombre de jeunes gens, parfois même formés par Jivya Soma Mashé lui-même, dans le cadre d’ateliers improvisés, ou parfois organisés par des représentants du gouvernement. Ces garçons, par une pratique quotidienne de peintures destinées à être vendues, acquirent rapidement un savoir-faire qui fit l’admiration des femmes. Aujourd’hui, rares sont les femmes qui peignent encore, laissant aux hommes cette tâche, y compris à l’occasion des peintures rituelles. Nombre de ces jeunes peintres ont été invités à exposer à l’étranger, sur des initiatives institutionnelles ou privées. Parmi eux, Shantaram Tumbada a eu l’occasion de voir réaliser une de ses œuvres sur le mur d’un immeuble en France, à Lyon ; son style atteint une maturité graphique rare et confère à ses dessins les plus simples l’efficacité visuelle des meilleurs pictogrammes.