Pratiquement 50 ans jour pour jour après le premier pas d’un homme sur la lune et après l’annonce du Président de la République dans son discours du 13 juillet, la ministre de la défense Florence Parly vient de dévoiler au CDAOA (Commandement de défense aérienne et des opérations aériennes, commandé par le Général Jean-Christophe Zimmermann) sur la BA942 Capitaine Jean Robert (Lyon Mont-Verdun) la stratégie spatiale française de défense. Concrètement la ministre a présenté devant un parterre d’officiers généraux, d’officiers, de militaires de la base et d’industriels du monde spatial les grandes orientations militaires françaises dans le domaine spatial.
Florence Parly avec le CEMAA, le Gal Philippe Lavigne ©Michel Godet
Un programme doté de 700 millions d’euros d’investissements supplémentaires dans le spatial militaire à horizon 2025, pour renforcer ses moyens de surveillance et se doter de capacité de d’auto défense dans l’espace. 
Cette somme abondant celle déjà prévue de 3,6 milliards d’euros dans le spatial de défense dans le cadre de la loi de programmation militaire 2019-2025. Et la ministre de tancer tout de go : Aujourd’hui nos alliés et nos adversaires militarisent l’espace. Et alors que le temps de la résilience se fait de plus en plus court, nous devons agir et nous devons être prêts ». Il est vrai que de plus en plus l’espace est un véritable enjeu de sécurité, car il est devenu un lieu de confrontation de plus en plus militarisé, mais cependant nécessaire au bon déroulement de nos opérations militaires, aériennes, terrestres ou marines. Et ce n’est pas le satellite étranger (pays volontairement non communiqué…) qui s’est récemment rapproché de nos satellites qui démentira ces assertions.
Le CEMAA le général d’armée aérienne Philippe Lavigne, la ministre de la défense Florence Parly et le Colonel Arnaud Bourguignon, commandant la BA 942 Capitaine Jean Robert
Concrètement cette nouvelle stratégie s’appuiera sur trois axes organisationnel, juridique et capacitaire. Ainsi un grand commandement de l’espace va voir le jour à Toulouse ce 1er septembre, placé sous l’autorité de la désormais Armée de l’air… et de l’espace, pour fédérer et coordonner tous les moyens consacrés au domaine spatial de défense. Comptant 250 personnels au départ,le commandement montera régulièrement en puissance sur la durée de la loi de programmation actuelle. Sur l’aspect juridique et pour mettre en place la stratégie spatiale française, Florence Parly a décidé que le ministère des armées assumerait la fonction d’opérateur spatial. La ministre a enfin indiqué qu’elle souhaitait perfectionner les capacités de défense spatiale par le biais du nouveau programme «Maîtrise de l’espace », dont les deux volets sont surveillance et défense active, en particulier avec l’arrivée de nouveaux radars capables de détecter une « boîte de chaussures » à une distance de 1 500 kilomètres. Plus que jamais la France veut être mettre de l’espace en ce qui concerne ses moyens militaires avec une politique de surveillance active, d’autodéfense (et non de stratégie offensive) sans pour autant négliger en cas d’attaque l’éblouissement des satellites ennemis par exemple avec des lasers de puissance. Des caméras de surveillance embarquées sur les satellites de communication ou encore l’emploi de nano-satellites patrouilleurs pourraient abonder cette démarche défensive.
La ministre arrive au centre COSMOS 42.542
Accompagnée du CEMAA, le général Philippe Lavigne (chef d’état major de l’armée de l’air), la ministre a ensuite visité le Centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux Cosmos implanté sur la BA 942, «un centre qui surveille l’espace», pour ne parler que des rentrées atmosphériques à risques en développant une capacité d’anticipation des événements spatiaux majeurs.
Le Centre COSMOS 42.542
Michel Godet
Le Lieutenant-Colonnel CATTANEO, commandant de l’unité COSMOS, décrypte son service à la ministre et aux personnalités l’accompagnant
Capture d’écran France 3
