« DUELLES » : TERRIBLE JEU DE DUPES.

Deux femmes développent une relation fusionnelle alors qu’elles vivent dans deux maisons voisines presque identiques.
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Olivier Masset-Depasse n’a réalisé que 10 films en 3 ans. Il adapte cette fois un roman de Barbara Abel « Derrière la Haine ».
Un thriller psychologique aux airs de film d’horreur dont la principale caractéristique est de nous faire perdre tous repères. La réalité n’est jamais celle que l’on croit être et rien de ce qui arrive ne peut être anticipé.
« Duelles » est une enquête mentale où l’on perd pied ! Et on ne sort pas indemne de la projection ! Le film se déroule à Bruxelles dans les années 60 ; les protagonistes sont « mitoyens » et vivent dans des maisons jumelles.
Alice et Céline (Veerle Baetens et Anne Coesens), leurs maris Simon et Damien
( Mehdi Nebbou et Arieh Worthalter), sont les meilleures amis du monde tout comme leurs fils Théo et Maxime dont l’accident dramatique bouscule ces sentiments à deux étages.
Alice est persuadée que Celine mijote une machiavélique vengeance pour lui faire
payer son attitude passive lors de la mort de Maxime. A l’amitié se substitue
une forme de culpabilité, à l’entente cordiale, la paranoïa.
Ces destins tragiques et croisés des deux femmes vont impacter le regard que chacune porte à l’autre. Jusqu’à la haine froide qui rend fous les humains et les voisins, en particulier !
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                  Trompe l’oeil 
Ambiance hitchcockienne !
Une femme blonde surveille la maison voisine par le fenêtre, dès qu’elle est vide, s’y précipite, ferme les volets… Suspense….elle organise seulement un anniversaire surprise pour sa voisine dont les amis l’attendent dans le jardin !
« Duelles » est un thriller psychologique très sombre…Simenon n’est pas loin !
A chaque plan on se demande laquelle des deux femmes fait semblant !
Et les certitudes tombent les unes après les autres, la tension devient confrontation jusqu’au dénouement en forme de drame !
Une construction savante servie par une mise en scène sophistiquée. Avec visions floues, jeux de reflets et rideaux entr’ouverts.
Un film stylisé à l’extrême. « Il fallait de l’ampleur à ce huis-clos » rappelle notre réalisateur belge, passé maître en matière de film en trompe l’oeil.
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